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La Clairière Catholique
21 mars 2009

L'INTIMITE AVEC JESUS-CHRIST

              Mettons-nous dans l’esprit que c’est Jésus-Christ qui nous convertit. C’est lui qui nous retourne, nous change et nous transforme. Se convertir, ce n’est pas d’abord se détacher du mal, du mal qui nous attire, du mal qui nous procure un bienfait, éphémère, trompeur… mais un bonheur tout de même, sans quoi on ne pécherait pas. Se convertir c’est d’abord se tourner vers Jésus-Christ ; se retourner sans cesse vers lui, trouver en lui une joie meilleure, plus haute, plus profonde qui nous détourne du mal.

            L’erreur de méthode consiste à mettre l’accent sur le renoncement. Il est indispensable, en effet. Le seigneur l’a dit assez clairement. Mais on admettra que renoncer pour se renoncer serait une absurdité. On ne peut raisonnablement vouloir le moins que parce qu’on possède le plus. Je peux dire non à mon orgueil, à l’argent, aux plaisirs… parce que j’ai dit oui à  Jésus, parce que j’ai découvert en Jésus une autre et une plus grande richesse.

            C’est Jésus qui nous détourne du mal. Que je comprenne seulement son amour pour moi, que je me laisse gagner par son amour… jusqu’à ne faire qu’un avec lui. Alors, non pas tout seul mais tous les deux ensemble : moi le tenant par la main, lui me tirant par le bras, je pourrai me détourner du péché, me détacher du mal.

            Car voici le terme même de la conversion, de cette conversion qui n’est jamais achevée, qui est toujours à reprendre, qui dure autant que notre vie : arriver à ne faire qu’un avec Jésus-Christ. C’est le dernier mot de la vie chrétienne.

            Je propose donc à votre examen de conscience la place que l’intimité avec notre Seigneur tient dans votre vie. Recherchez si les défaillances que vous avez à vous reprocher, vos stagnations, vos reculs_ qui certes sont partiellement imputables à un relâchement de la volonté, à la crainte de l’effort_ n’ont pas leur cause initiale dans la négligence ou l’abandon de la prière. Si vous avez tant de peine à vous détacher du mal, n’est-ce pas parce que vous vous seriez détaché un peu de notre Seigneur ?

            Quelle place faites-vous à la prière chaque jour ? Est-elle suffisante ? Est-elle toujours respectée ? Votre prière du matin ! Le regard du prodigue sur les yeux de son père, avant de reprendre la tache du jour. Interrogez-vous sur la qualité de votre prière : est-elle vraiment un entretien cordial avec notre Seigneur ? Prenez-vous soin d’alimenter cet entretien par la lecture méditée de l’Evangile ?

            Peut-être vous plaignez-vous de votre peu de goût pour la prière ? En ce cas c’est votre foi elle-même qui est en jeu. Croyez-vous réellement que le Seigneur vous aime ? Alors ne vous occupez plus de vous ! Ne lui refusez pas ces quelques minutes d’intimité, même si votre cœur est froid, même si votre tête est vide, même si les mots vous manquent. Le Seigneur connaît vos difficultés. C’est lui qui vous appelle, c’est lui qui vous attend, chaque jour. Il a, lui, des choses à vous dire. « La divine bonté, écrit saint François de Sales, prend plus de plaisir à nous donner ces grâces que nous à les recevoir. »

            Le prodigue ne se doutait guère qu’il allait faire la joie de son père. Et nous oublions nous aussi que Dieu est heureux de nous voir venir à lui. C’est inconcevable, je vous l’accorde. Nous n’aurions pas pu inventer cette vérité si le Fils de Dieu n’était pas descendu du Ciel pour nous l’apprendre. Mais il nous l’a dit : Mon père vous aime.

            Quand vous vous signez le matin, quand vous vous agenouillez le soir, quand vous élevez votre pensée vers lui au milieu de la journée, quand vous faites un crochet pour faire une courte prière dans une église… Chaque fois vous le rendez heureux. Son enfant n’est pas perdu, son enfant n’est pas mort, son enfant est toujours avec lui.

            Je vous laisse sur cette vérité bouleversante, anéantissante : nous détenons le pouvoir invraisemblable de faire le bonheur de Dieu.

GEORGES CHEVROT , L’ENFANT PRODIGUE

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